Visite amicale au chateau (suite)

* Yvain et Gauvain s'était rendu dans la chambre du premier. Il en ouvrit la porte et laissa entrer son ami avant d'entrer lui aussi et de fermer la porte. Il alla ensuite s'asseoir sur son lit puisque c'était le seul meuble de la pièce qui permettait de s'installer confortablement. *

- Alors ? Racontez cette périlleuse aventure que vous semblez avoir vécu à travers cet attentat à la coupette ! Que s'est-il passé ?!

* s'impatienta Gauvain, toujours avide d'histoires trépidentes.*

- Eh ben fait, c'est trop abusé parce que j'étais à la table du roi et on mangeait, normal quoi...

* commença Yvain qui avait apparemment décidé de ménager le suspens. *

- Quelle aventure haletante si il en est une !

* s'exclama Gauvain, déjà passionné par les quelques mots qu'avait prononcé Yvain.*

- Mais ensuite ? Ne ménager pas ma sensibilité, je suis prêt à tout entendre !

- Et alors que je voulais me saisir d'un bout de pain...

* continua Yvain qui était apparemment bien lancé dans l'explication de son aventure qui n'en était pas une... *

- Ma main à heurté une coupette de vin...

-Vous êtes-vous blessé mon ami ?

*s'inquiéta alors Gauvain.*

- Blessé, pas tout à fait, mon ami ! Même si il est vrai que le coup m'a sonné... J'ai tout d'abord cru que c'était héréditaire... J'ai même cru perdre ma main...

* conta Yvain le plus naturellement du monde. *

- En plus, trop abusé, j'me suis fait attaquer par le vin qui s'est répandu partout... Pfffff !

- Mais quelle aventure effrayante ! Et comment en êtes-vous venu à bout ?

*s'impatienta Gauvain, avide du récit de son ami.*

- Ben j'ai pris une serviette et j'ai tenté d'éponger au mieux... Quant à la coupette, je l'ai redressée de ma main valide...

* conclut Yvain. *

- Bravo à vous mon ami ! Je crois que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire ! Moi-même je n'aurais pas agit autrement dans pareille situation ! Quel couage vous avez eu !

*s'émerveilla Gauvain comme si son ami avait affronté une horde de loups à mains nues.*

- Je vous remercie mon ami.

* le remercia fièrement Yvain. *

- Et si on se cramait les poils des jambes ?

*proposa alors Gauvain, comme une fulgurance.*

- Wouh ouh !!!!!!!

* s'exclama Yvain levant les index au ciel. *

- Trop bonne idée ! J'vais chercher des bougies !

* dit-il en se levant et en cherchant de fait des bougies. *

- Je vous aide ! Il me semble que nous ne serons pas trop de deux pour cette mission !

*dit Gauvain en se mettant lui aussi à fouiller à la recherche de bougies.*

- Vous avez trop raison !

* déclara Yvain, ravi de cette aide providentielle. *

- Mon ami ! Mon ami ! Regardez donc un instant ma magnifique trouvaille !

*s'exclama alors Gauvain au bout de quelques minutes, brandissant fièrement un cierge qu'il venit de trouver, comme s'il s'agissait du plus incroyable des trophées qu'il puisse être donné de voir.*

- Bravo mon ami ! Vous êtes décidément trop fort !

* le félicita Yvain qui semblait abassourdi par les dons de son amis. Il reprit ensuite ses recherches et trouva à son tour un cierge. *

- Et en voilà un autre, mon ami !

* dit-il alors. *

- Wouh ouh !

*s'exclama à son tour Gauvain.*

- Nous allons de fait pouvoir nous amuser comme des petits fous ! Mais ...

*Gauvain marqua un temps d'arret, semblant chercher quelque chose des yeux.*

- Une question me taraude l'esprit... Avons-nous quelque objet incandescent afin d'enflammer ces cierges ?

*s'enquit-il.*

- Incandescent, vous voulez dire qui contient de l'eau ?

* interrogea alors Yvain. *

- Euh non il me semble que vous pensez à incontinent. Non incandescent, c'est quelque chose d'allumant me semble-t-il ... Vous m'induisez en erreur pour le coup ... Je ne sais plus, j'en perd mon latin, n'est-ce pas tout bonnement abusé ceci ?

*répondit Gauvain, comme au bord de la panique.*

- Désolé de vous perturber de la sorte, mon ami !

* s'excusa Yvain. *

- Mais il me semble que vous avez raison... Il nous faut donc trouver quelque chose afin d'inflammer ces quelques bougies !

- Dommage que les allumettes n'existent pas encore à notre époque, ça nous aurait été d'une grande aide...

*annonça Gauvain, toujours à la recherche d'une flamme.*

- Des quoi ?

* demanda Yvain qui semblait perplexe... *

- Oui, j'ai nommé ainsi des petit batonnetes de bois qui , lorsqu'on les frotterait l'un contre l'autre ou contre quelconque autre matière, s'embraseraient. Certes je conçois que j'aurais pu nommer ceci des embrasettes de fait... Ou utiliser le verbe s'allumer... Je crois que j'ai parlé trop vite, encore une fois... J'en suis terriblement confus...

*s'empétra Gauvain dans ses explications.*

- Mon ami, je crois que vous tenez là une grande invention ! Et il nous aurait été plus que pratique d'avoir ses embrasettes...

* déclara Yvain magnanime. *

- Mais, dites-moi, le doute me saisi soudain... Embraser, ça veut bien dire prendre quelqu'un dans ses bras, non ?

* demanda Yvain qui était une fois de plus à côté de la plaque. *